Je me suis étendue sur l’herbe verte et grasse. Le monde est devenu silence. J’ai écouté avec mes yeux ce que la nature voulait me dire. Chaque chose, chaque état était un signe. Alors j’ai fermé les yeux et j’ai entendu.
J’ai entendu le bleu du ciel qui s’étalait devant moi comme une symphonie parfaitement orchestrée, aucune fausse note, tout en harmonie. Pas de nuage pour laisser vagabonder mon imagination.
Le ciel avait le bleu de l’océan, profond et infini. Je m’y suis plongé toute entière dedans. Je volais par dessus les champs, je volais dans l’univers insondable du bleu… plus légère qu’une plume avec cette infinie allégresse de n’être plus rien et vivre quelque chose de magique.
Voler par dessus les hommes, oublier qui ils sont.
La terre était au dessous de moi et partout il y avait toi.
Puis, aussi délicatement qu’une main caressante, l’herbe verte s’est glissée entre mes doigts, elle avait la douceur de la vie, la délicatesse émeraude.